" Dossier VDP "
Issue
du décret du 18 octobre 2006 et enrichissant les 149 autres Vins de Pays
français, la nouvelle dénomination Vins de Pays de l’Atlantique entend bien
rendre l’offre plus lisible sur un marché des vins de cépages et...
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d’assemblage très dynamique. Forte de 200 producteurs – si l’on compte les producteurs indépendants et les caves coopératives vinifiant les raisins de coopérateurs – cette formation régie par le syndicat des producteurs des vins de pays de l’Atlantique affiche un entrain de bon aloi. Une attitude très positive contrastant avec le catastrophisme exprimé, selon les difficultés économiques liées à la filière, chez bon nombres de viticulteurs des 5 départements concernés parmi lesquels la Charente, la Charente-Maritime, la Gironde, la Dordogne et le Lot-et-Garonne.
« C’est un projet fédérateur et fortement dynamique qui permet de sauver, avec des vins produits selon des règles strictes pour des vins de qualité, 39 500 hectolitres de la distillation » annonce Stéphane Héraud, producteur et Président du tout jeune syndicat des producteurs de ces nouveaux vins de Pays. Un président qui ne cache pas son enthousiasme à l’idée de pouvoir commercialiser pas moins de 5 millions de cols estampillés 2006, premier millésime agrée, majoritairement dominé par les rouges (62%). Et surtout de combattre enfin à armes égales si possible sur des marchés porteurs de vins fruités, bien faits et faciles à boire. Les concurrents visés sont bien entendu les producteurs étrangers (Italie, Espagne, Australie, Afrique du Sud, Etats-Unis, Chili, Argentine…) produisant des vins dont les règles de production sont moins drastiques côté législation. Ces vins à forte connotation de cépages à la mode (chardonnay ici autorisé, merlot, cabernet sauvignon, sauvignon, syrah – qui ne fait pas parti du cépage autorisé pour les VDP de l’Atlantique – malbec…) sont très souvent produits avec des techniques de culture (arrosage) et de vinification (adjonction de copeaux, sucres résiduels…) qui handicapaient jusqu’à présent les producteurs français empêchés par une forte et stricte législation française riche d’interdits. Un autre genre de French Paradox !
Des producteurs et négociants
portés par un vent de liberté respirant le large.
Présentant lundi à Bordeaux sur les quais de la Garonne, dans une ambiance très festive son millésime 2006 décliné dans les trois couleurs très estivales – blanc, rouge et rosé –, producteurs, officiels (élus de la région) et négociants ont eu à cœur de goûter des vins accueillants. Le plus frappant est cette attitude décomplexée que semble afficher cette nouvelle formation. Décomplexer de faire des vins « non prises de tête » et créatifs à souhait sans l'appréhension de perdre une clientèle fidèle mais perdue ou de se faire taper sur les doigts par l'INAO. Car produire en Vin de Pays de l’Atlantique, c’est avoir la possibilité d’être inventif – à voir les étiquettes qu’arborent les 76 bouteilles (76 membres du Syndicat) du millésime 2006, on n’en doute pas – jusque dans l’assemblage dont un cépage peut dominer l’ensemble. Et c’est ce cépage qui trône au milieu de l’étiquette ou implicitement suggéré par des noms de cuvées inspirant le voyage, la fête, la simplicité d’un bon moment partagé à travers un flacon de vin de pays de l’Atlantique. L’Atlantique, c’est aussi l’ouverture (l’esprit), le large, le voyage.
Des vins qui tournent vite sur un
marché très absorbant.
Sur un marché de plus en plus demandeur et de plus en plus « contrôlé » par les jeunes consommateurs (tranche d’âge de 25-35 ans), ces vins de pays sont actuellement commercialisés via la grande distribution (50%), la vente directe (un tiers environ) sans oublier l’export (20% aujourd’hui) dont la proportion devrait augmenter selon les prévisionnels. Comme le précise le négociant bordelais Allan Sichel (de la célèbre maison Sichel SA), « le vin de pays de l’Atlantique arrive à point nommé sur un marché des vins de consommation « rapide » qui n’attend pas en général les VDP de l’Atlantique. Etre force de proposition et de prescription avec des vins en adéquation avec les nouveaux consommateurs est une attitude constructive pour trouver et occuper de nouveaux débouchés ». Mais loin des discours qui se veulent rassurants, une nouvelle étape est franchie en Aquitaine avec ce nouveau fleuron des vins de pays français : l’étroite collaboration, presque main dans la main, du négoce et de la production, le premier ayant été très souvent accusé par le passé de ne pas toujours accompagner commercialement le second. Allan Sichel lui précise que « le vin de pays de l’Atlantique est une belle illustration de collaboration qui permet de pérenniser et de développer la filière vin avec des vins accueillants et festifs, tout en encourageant ceux qui veulent bien travailler. »
Pour en savoir plus sur les Vins
de Pays de l’Atlantique
Les vins de pays français http://www.chateauloisel.com/degustation/appelvdp.htm
L’abus d’alcool est dangereux pour
la santé. A consommer avec modération !
Crédit sujet:
Images/montage: Philippe SIMON
Interview: Frédéric LOT
Article: F.L.
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