Dossier "Bordeaux - Primeurs 2007"
Beaucoup diront que cette année est une année tendance Rive gauche avec un cabernet sauvignon au top de sa forme. Mais c'est occulter dans ce cas les réussites enregistrées en Rive droite, selon les terroirs, sur le...
cabernet franc et dans une moindre mesure, sur les vieux merlots sur argilo-calcaire ou plantés sur les meilleures argiles. Les Saint-Emilion Grands crus Classés au nombre de 46 (dont 43 réunis sous le label "AGCC", Association des Grands crus Classés de Saint-Emilion présidée par Alain Moueix) sont - de par leur appartenance à un classement reconnu -, mus par une volonté de réussir, de mettre tout en oeuvre pour tirer la quintessence de la terre reçue en héritage. Grand terroir, savoir-faire, expérience, choix judicieux, volonté, le tout agrémenté d'une part de chance (la splendide météo de septembre et d'octobre) aura donné raison aux plus talentueux et courageux. Car du courage, il en aura fallu pour sauver en rouge, ce millésime dont la technicité réside incontestablement plus à la vigne qu'au cuvier. Un millésime de "vignerons"? C'est certain même si chaque année, l'expression s'applique avec plus ou moins de réalisme.
Grand terroir, savoir-faire, patience: le triptyque gagnant.
Il
n'aura échappé à personne que ce millésime a été accouché dans la
douleur, le stress, le doute, l'espoir et enfin la joie. Un millésime
au départ précoce sur le débourrement (10 à 12 jours) dont le scénario
initial - deuxième partie du printemps et été réunis - aurait pu être
le pire cauchemar des vignerons s'il s'était entêté à entraver les
plans des professionnels de la vigne. Beaucoup avoueront que ce
millésime aurait pu leur échapper définitivement si les premiers jours
de septembre - après une longue période de déficit solaire et de
températures plus chaudes -, s'étaient montrés humides. Or, il n'en fut
rien, contre toute attente, et le bel été indien qui s'installa
durablement en Médoc, les Graves et le libournais (les satellites,
Pomerol, Saint-Emilion et Fronsac) fut vécu comme un soulagement
intense. Un retournement de situation à l'origine de vins souvent
réussis - selon les appellations, les propriétés et les terroirs -, et
suscitant même l'admiration chez les plus perspicaces ayant eu la
prudence de vinifier en vu de conserver l'équilibre du fruit et la
souplesse des tanins.
Une réputation faite avant l'heure en forme de désinformation.
Bien maladroit celui qui, par une tentative de scoop maladif, pouvait prédire dès l'été 2007 un millésime calamiteux et des futurs vins médiocres du simple fait d'avoir observé quatre mois (mai, juin, juillet, août) relativement humides, frais, trop peu ensoleillés. Tuer un millésime avant même de l'avoir ramassé, de l'avoir vu dans les cuves et de surcroit, de l'avoir goûté, est chose facile où règne absence de perspicacité et de bon sens. Que ce soit des acheteurs ou de quelques médias généralistes, une telle démarche n'est-elle pas de préparer psychologiquement le terrain, donnant ainsi raison au doute, à l'attentisme des futures négociations lors de la campagne des Primeurs? Instaurer un climat difficile pour mieux justifier un désintérêt ou un manque d'effort côté achat? Comme le précise Alain Moueix "ce millésime qui ne s'est pas fait tout seul, contrairement à 2005, intéressera peu les marchés spéculatifs d'ordinaire attirés par les années très médiatisées où le sensationnel est un bon vendeur (2000, 2003, 2005 pour ces dernières années). Et de poursuivre "2007 est une année friande, très aromatique ayant produit chez ceux qui s'en sont donnés les moyens, des vins charmeurs, équilibrés, frais..., donc une année à marchés plus traditionnels, plus consommateurs que spéculateurs", pour ne pas dire collectionneurs. La demande est là du fait des stocks plus rares sur les deux millésimes précédents, eux bien mieux médiatisés. Aujourd'hui, on redécouvre un 2004 dont l'intérêt commercial fut pourtant contesté à l'époque. 2007 va-t-il connaître un sort initial identique à celui des 2004? Difficile de répondre à cet instant où Bordeaux vient juste d'ouvrir le bal des primeurs, sorte de valse de la dégustation où se rejoignent sur la piste, 2500 professionnels metteurs en marchés, acheteurs et journalistes; ce beau monde venu jauger la bête. Le marché ne fixe t-il pas le prix? Donc, tout n'est que question de prix et 2007 devrait trouver preneur chez les vrais connaisseurs et amateurs de bons vins "intermédiaires" permettant de patienter des vins issus de millésimes plus structurés, concentrés.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Sachez consommer avec modération !
Crédits:
Images & montage : Philippe SIMON
Interview: Frédéric LOT
Article: F.L.
Je suis en formation professionnelle en logistique dans le cadre de mon étude sociologique qui porte sur la logistique du vin et je suis à la recherche de tous documents traitant (le vin, l’embouteillage, stockage, l'exportation et les distributeurs).
Je vous remercie par avance de vos renseignements
Salutation distinguées
Mr Tardieu
Ci-joint mon adresse mail : [email protected]
Adresse : Centre Richebois : 80 impasses Richebois 13016 Marseille.
Rédigé par : tardieu | 04 avril 2008 à 12:08